langue rousse
sang
dans une capuche
écrin
couvre de ténèbres
l'amant
le sien
pour la longue
nuit
nicolas vasse
soleil opaque
de brumes
disparates
la terre
pourrait
se couvrir
d'invisible
(sur Johan Christian Claussen Dahl)
il part
nécessaire élan
d'un fugitif
entre deux amours
(sur Eugène Isabey)
éperon de suie
l'ange est mort
une maison un bateau
un toit d'immeuble
des hommes parlent
dans leurs brouillards
le blanc creusé
vers une porte
soleil couchant
plateforme polaire
lumière-temple
colonnes éventrées
sur les côtes
vélos nuages
bulles vers l'avant
trous de paix
le reste
fournaise du vivre
enfer
des cheveux
à leurs têtes
(sur Eugène Delacroix)
traversée
sur l'eau-rasoir
seuls quelques
corps
d'apparats
semblent
échapper
un temps
(sur Gustave Doré)
deux amants
d'une âme
engloutis
dans l'avenir
des vivants
(sur Escher)
vol déchirant
encore moulins
églises
villages
les bombardiers
étirent les champs
le nuage approche
accrochés au
(sur Otto Dix)
couleurs de sable
brumes et nuages toxiques
l'homme marche
et s'y enfonce
trop loin
de sa légèreté
(sur Franz Kline)
une fenêtre
à coup de brosses noires
sort
glisse
sur ses perspectives
un blanc mat
et un autre
perforant
la grisaille reléguée
tapis à l'écart
(sur la seconde toile de Patricia Ribet)
montagne-tempête
le ciel se mêle
aux éléments
de la terre
aveugle
"eau forte et aquatinte de Marie Alloy"
la brindille
simili d'arbuste
fragmente
son survivre
le vent trop froid
fige l'humidité
des ombres se répartissent
dans l'espace dans la pièce
grande et lugubre
une entrée boit les silhouettes
une seule lumière
un trou d'espérance
où s'engouffrent
les gargouilles